[La mobilité dans ma TPE] Faut-il adopter une politique BYOD ?

Sommaire :

Faut-il adopter une politique BYOD (Bring Your Own Device) ?

Qu'est-ce que le BYOD ?

En France, l’employeur peut-il imposer à ses salariés de travailler avec leur propre matériel ?

Quels peuvent être les avantages du BYOD pour la TPE ?

Les trois grands inconvénients du BYOD pour les TPE

DFM prend en charge les besoins IT des TPE avec son offre All in’ 

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Faut-il adopter une politique BYOD (Bring Your Own Device) ?

Le BYOD (Bring Your Own Device) semble à première vue une solution séduisante pour les TPE : pourquoi investir dans du matériel informatique quand les salariés possèdent déjà leurs propres équipements ?

Cette approche, née dans la Silicon Valley et popularisée par la crise sanitaire, cache pourtant de sérieux risques pour les petites structures. Sécurité des données, support technique, inégalités entre salariés, coûts cachés… décryptage d'une pratique plus complexe qu'il n'y paraît.

Qu'est-ce que le BYOD ?

Le BYOD (Bring Your Own Device en anglais, ou « Apportez Votre Propre Appareil ») est une politique d'entreprise qui demande ou impose aux employés de travailler avec leurs équipements personnels plutôt qu'avec du matériel fourni par l'employeur.

Smartphones, tablettes et ordinateurs : l'idée est que la TPE s'appuie sur les appareils que possèdent déjà ses collaborateurs au lieu d'investir dans ces équipements.

Cette pratique est née dans la Silicon Valley au début des années 2010, portée par des géants de la tech comme Intel qui cherchaient à réduire leurs coûts informatiques tout en transférant subtilement une partie de leurs investissements vers leurs employés. Le concept s'est ensuite répandu dans le monde entier, notamment sous l'impulsion de la génération Y, plus attachée à ses appareils personnels et à ses habitudes numériques.

La crise sanitaire de 2020 a donné un coup d'accélérateur au BYOD : avec l'explosion du télétravail improvisé, de nombreux salariés se sont retrouvés contraints d'utiliser leurs équipements personnels. Ce qui devait être temporaire s'est parfois installé durablement, y compris dans les TPE. Ce « fait accompli » n’est pas toujours favorable aux intérêts de l'entreprise, ni à ceux de ses salariés.

En France, l’employeur peut-il imposer à ses salariés de travailler avec leur propre matériel ?

En France, l’employeur ne peut pas obliger ses salariés à utiliser leur propre matériel informatique pour effectuer leur travail.

L'employeur a la responsabilité de fournir les équipements nécessaires à la réalisation des tâches professionnelles, y compris les ordinateurs et autres matériels informatiques (voir ici).

Le salarié peut toutefois accepter volontairement de travailler avec son propre matériel, en respectant certaines conditions. L'employeur doit, par exemple, garantir la sécurité des données professionnelles sur le matériel personnel du salarié et assurer une séparation entre les usages professionnels et privés pour éviter tout risque de non-conformité à la réglementation sur la protection des données​.

Quels peuvent être les avantages du BYOD pour la TPE ?

La première motivation des entreprises qui envisagent le BYOD est évidemment financière. Sur le papier, c'est tentant : plus besoin d'acheter ni de renouveler les ordinateurs, les smartphones et les tablettes, puisque les salariés utilisent déjà leurs propres équipements. Pour une petite structure, l'économie semble substantielle.

Mais ce gain immédiat cache en réalité des coûts que beaucoup de TPE découvrent sur le tard :

  • Il faut d'abord indemniser les salariés qui utilisent leur matériel personnel, une dépense mensuelle qui s'installe dans la durée ;
  • Il faut aussi investir dans des solutions de sécurité plus robustes pour protéger les données de l'entreprise sur un parc informatique hétérogène et non standardisé ;
  • Sans oublier que le support technique devient plus complexe à gérer avec autant d'équipements différents.

Le BYOD présente aussi un intérêt dans le travail hybride (télétravail + présentiel). Le salarié peut par exemple garder son poste de travail professionnel au bureau et utiliser son ordinateur personnel quand il travaille à la maison. C'est pratique : pas de matériel à transporter et deux environnements de travail bien délimités.

On entend parfois d'autres arguments en faveur du BYOD : les salariés seraient plus productifs sur leurs appareils personnels, plus satisfaits de pouvoir choisir leur matériel... Dans les faits, ces bénéfices restent à prouver. Le BYOD reste surtout une réponse à des contraintes budgétaires immédiates plutôt qu’une stratégie gagnante sur le long terme, comme nous allons le voir.

Les trois grands inconvénients du BYOD pour les TPE

1.    Les risques de sécurité : le véritable talon d'Achille du BYOD

Avec des ordinateurs professionnels, la TPE contrôle l'installation des logiciels, les mises à jour, les antivirus, les pare-feu. Sur un appareil personnel, c'est (quasiment) impossible. L'entreprise se retrouve exposée aux virus, ransomwares et autres malwares qui peuvent infecter l'ordinateur du salarié via ses usages personnels.

💡 À savoir
Les TPE sont particulièrement exposées aux cyberattaques par rebond, et le BYOD est clairement un facteur de risque. En clair, les pirates informatiques ciblent les petites structures moins bien protégées pour atteindre leurs clients de plus grande taille. « Les entreprises externalisent de plus en plus et sont rarement attaquées directement. Elles le sont via leurs prestataires qui, souvent, n’ont pas le même niveau de sécurité », explique Alain Bouillé, délégué général du CESIN.  On en parle ici.

La protection des données sensibles devient également problématique. Les fichiers confidentiels de l'entreprise se retrouvent stockés sur des appareils non sécurisés, parfois partagés avec la famille. Ces données peuvent être consultées par des tiers, volées en cas de piratage de l'ordinateur personnel, perdues si l'appareil tombe en panne ou piratées en cas de connexion via un réseau Wifi public peu sécurisé.

Plus inquiétant encore : les accès aux outils de l'entreprise. Les mots de passe des applications Cloud, de la messagerie professionnelle ou même du compte bancaire sont souvent enregistrés directement dans les navigateurs personnels des salariés. Si l'ordinateur est compromis, le pirate (ou le voleur) peut facilement accéder à l'ensemble des ressources de l'entreprise.

Citons enfin le départ du salarié, qui crée une situation particulièrement délicate. Comment s'assurer que toutes les données professionnelles ont bien été supprimées quand on sait que le salarié peut légitimement refuser que l'entreprise accède à son ordinateur personnel ?

Quelle responsabilité en cas d'incident ?

Si des données confidentielles fuitent depuis l'ordinateur personnel d'un salarié, qui est responsable ? L'entreprise qui n'a pas suffisamment encadré leur protection, ou le salarié qui n'a pas sécurisé son équipement ? Ces questions juridiques, déjà complexes avec du matériel professionnel, deviennent particulièrement épineuses avec le BYOD.

2.    Les contraintes techniques : un casse-tête pour la gestion du parc informatique

Gérer un parc informatique professionnel standardisé, c'est déjà un défi pour une TPE. Mais avec le BYOD, la complexité explose : chaque salarié arrive avec son propre équipement, son système d'exploitation et sa configuration (Windows, macOS, Linux).

Un logiciel métier qui ne fonctionne pas sous macOS, une application qui plante sur une vieille version de Windows, une imprimante incompatible avec certains ordinateurs... Des soucis qui peuvent paraître mineurs mais qui, mis bout à bout, pèsent sur la productivité de l'entreprise.

La performance des équipements peut également poser problème. L'ordinateur personnel d'un salarié n'est pas forcément adapté à un usage professionnel intensif. Un PC d'entrée de gamme peut rapidement montrer ses limites face à des logiciels gourmands en ressources.

Et que faire si l'équipement tombe en panne ? La TPE se retrouve alors dépendante des délais de réparation d'un matériel sur lequel elle n'a aucun contrôle.

💡 À savoir
Pour gérer cette diversité d'équipements, il faut aussi investir dans des VPN, des outils de gestion de flotte mobile (MDM), des logiciels de sauvegarde… avec les licences propriétaires et donc un coût qui vient réduire les économies réalisées.

3.    Les difficultés sociales : attention au risque d'inégalités entre salariés

Le BYOD crée inévitablement des inégalités au sein de l'équipe. Certains salariés disposent d'équipements récents et performants, d'autres se contentent d'ordinateurs bas de gamme ou vieillissants. Cette disparité impacte directement les conditions de travail et peut créer des tensions entre collaborateurs.

Ces inégalités se doublent d'un transfert de coûts vers les salariés : consommation d'électricité en hausse, nécessité parfois de passer à un forfait internet supérieur pour avoir un débit suffisant, usure accélérée du matériel personnel... ces frais peuvent représenter plusieurs dizaines d'euros par mois.

L'entreprise se retrouve alors face à un dilemme : soit elle prend en charge ces coûts supplémentaires (ce qui réduit les économies espérées avec le BYOD), soit elle risque de dégrader sa marque employeur et sa réputation. Dans un marché du travail tendu, une TPE qui demande à ses salariés d'utiliser leur matériel personnel sans compensation aura du mal à attirer les meilleurs talents.

Sans compter les situations familiales complexes : ordinateur partagé avec le conjoint ou les enfants, connexion internet instable, déménagement... Ces aléas personnels peuvent directement impacter le fonctionnement de l'entreprise et mettre les salariés dans des situations délicates.

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