Antivirus, antiransomware, anti-spyware : utilité, différences et bonnes pratiques
Les logiciels malveillants constituent une menace persistante pour la sécurité des systèmes d’information des entreprises.
Qu’ils s’introduisent via une pièce jointe compromise, une faille logicielle non patchée ou un téléchargement malveillant, ils peuvent rapidement infecter les postes de travail et les serveurs pour mettre en péril la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données.
Selon le Baromètre de la cybersécurité en entreprise, le coût total médian d’une cyberattaque s’établit en France à 50 000 €, une charge lourde pour les TPE/PME.
Dans l’arsenal de cybersécurité des entreprises, un triptyque est incontournable : l’antivirus, l’antiransomware et l’anti-spyware. Décryptage…
1. Antivirus
Définition et utilité
L’antivirus est un logiciel qui détecte, bloque et supprime les virus et les logiciels malveillants (malwares) de vos appareils informatiques.
C’est l’une des premières lignes de défense contre les attaques informatiques qui peuvent infiltrer les systèmes à travers des fichiers infectés, des téléchargements douteux ou des pièces jointes dans les emails.
En continu, l’antivirus scanne le système pour identifier les comportements anormaux ou les signatures de fichiers qui correspondent à des menaces connues. Il s’appuie sur une base de données régulièrement mise à jour avec les dernières signatures de virus.
Contre quelles cybermenaces ?
L’antivirus protège principalement contre les virus, les vers et les chevaux de Troie. Ces types de malwares peuvent s’autorépliquer et se disséminer rapidement à travers les réseaux, avec des dommages potentiellement irréversibles comme la suppression, la modification non autorisée ou le vol de données sensibles.
Les antivirus sont également efficaces contre les rootkits qui cherchent à obtenir un contrôle administratif sur les systèmes infectés, ainsi que contre les adwares et les spywares qui peuvent compromettre la confidentialité des données en surveillant secrètement les activités de l’utilisateur.
C’est donc un outil de défense important dans le cadre du RGPD.
Bonnes pratiques à suivre
Activez la protection basée sur le comportement
Cette fonctionnalité ne se contente pas de détecter les menaces en se basant sur des signatures de virus déjà connues. Elle va plutôt surveiller le comportement des programmes en temps réel pour détecter des malwares nouveaux ou modifiés, qui n’ont pas encore été identifiés dans les bases de données.
Par exemple, si un programme essaie de modifier un grand nombre de fichiers dans un laps de temps très court, il pourrait être bloqué sur suspicion de ransomware (voir plus bas), même s’il n’est pas référencé dans la base de données de l’antivirus.
L’antivirus s’intègre dans un arsenal de cybersécurité plus large
L’antivirus n’est pas une solution tout-en-un. Son efficacité est conditionnée par la présence d’un système de cybersécurité plus large avec des pare-feu, des systèmes de prévention des intrusions et des plateformes de détection et de réponse (EDR). Cette intégration permet d’aborder les angles morts que l’antivirus, seul, ne peut couvrir.
Par exemple, si l’antivirus peut bloquer les fichiers malveillants à l’entrée, le système EDR va surveiller et répondre à des comportements anormaux sur des machines déjà compromises pour apporter une couche supplémentaire de défense contre des menaces complexes, comme les attaques sans fichier ou les mouvements latéraux dans le réseau.
2. Antiransomware
Définition et utilité
L’antiransomware est un type de logiciel de sécurité (ou une fonctionnalité dans un logiciel antivirus) qui protège contre les attaques par ransomware, un type de malware qui bloque l’accès aux données de l’utilisateur jusqu’à ce qu’une rançon soit payée au cyberattaquant, le plus souvent en monnaie virtuelle.
Contrairement aux antivirus traditionnels qui réagissent principalement aux menaces connues, les solutions antiransomware préviennent et détectent rapidement les comportements associés à une prise d’otage de données.
L’antiransomware va traquer les tentatives de chiffrement de fichiers pour les bloquer avant que les données ne soient verrouillées ou endommagées.
💡 Virus vs. ransomware |
Le virus informatique détruit les fichiers, tandis que le ransomware en bloque l’accès et exige une clé de déchiffrement que seul le cyberattaquant détient. C’est ce qui lui permet de demander une rançon. |
Contre quelles cybermenaces ?
Comme son nom l’indique, l’antiransomware protège principalement contre les attaques de ransomware qui chiffrent les fichiers afin de monnayer une clé de déchiffrement.
Il peut aussi être efficace contre les attaques de cryptojacking, où des scripts malveillants minent des cryptomonnaies en utilisant les ressources système de l’entreprise sans consentement. Il peut enfin contrer les logiciels de type scareware, qui menacent l’utilisateur de conséquences fictives pour l’inciter à payer.
En 2023, plus de 12 % des cyberattaques sur les entreprises françaises ont consisté en une attaque par ransomware, selon le 9e baromètre de la cybersécurité des entreprises réalisé par le CESIN et OpinionWay (2024).
Bonnes pratiques à suivre
Adoptez la segmentation réseau
Minimisez les risques de propagation du ransomware en segmentant votre réseau en sous-réseaux séparés pour les différents départements ou types de données, avec des règles de contrôle d’accès strictes. En cas d’infection, vous limitez le ransomware à un sous-ensemble du réseau.
Sauvegardes automatiques et testées régulièrement
Mettez en place des sauvegardes automatiques des données critiques, stockées hors ligne ou dans le Cloud, avec un accès restreint. Effectuez des tests de restauration périodiques pour vous assurer que les sauvegardes sont fiables et utilisables en cas d’attaque.
Ajustez le niveau de sensibilité
Le niveau de sensibilité du antiransomware fait référence au seuil à partir duquel le système détecte et réagit à des comportements anormaux qui peuvent indiquer une tentative de ransomware.
Si le niveau de sensibilité est réglé trop bas, le système peut ignorer des activités dangereuses, par exemple un script qui chiffre des fichiers à un rythme faible ou modéré.
À l’inverse, un niveau de sensibilité trop élevé peut amener le système à identifier faussement des comportements ordinaires comme étant malveillants, comme par exemple un employé qui doit transférer des données massives entre différents serveurs. Vous aurez des interruptions de travail inutiles qui perturbent vos opérations.
3. Anti-spyware
Définition et utilité
L’anti-spyware est un outil qui détecte, bloque et supprime les logiciels espions (spywares) de vos appareils informatiques.
Les spywares sont des programmes malveillants qui s’installent discrètement sur un ordinateur ou un réseau pour collecter des informations sur les utilisateurs sans leur consentement : identifiants de connexion, informations financières, données personnelles (clients et employés), secrets commerciaux, etc.
Ils peuvent secrètement enregistrer les frappes de clavier, faire des captures d’écran, accéder aux données sensibles et surveiller les activités en ligne.
Les solutions anti-spyware vont scanner les systèmes en continu pour identifier et neutraliser ces menaces afin de protéger la confidentialité et l’intégrité des données de l’entreprise.
💡 Spyware vs. Adware |
Le spyware collecte des données personnelles à l’insu de l’utilisateur, tandis que l’adware affiche des publicités intrusives. Ces deux types de logiciels malveillants coexistent souvent dans une même infection. |
Contre quelles cybermenaces ?
L’anti-spyware protège essentiellement contre les logiciels espions, notamment :
- Les enregistreurs de frappe (keyloggers) qui capturent tout ce que l’utilisateur tape au clavier, notamment les mots de passe et les données bancaires ;
- Les chevaux de Troie d’accès à distance (RAT) qui permettent aux attaquants de prendre le contrôle à distance des systèmes infectés et d’accéder aux fichiers et aux webcams ;
- Les trackers de navigateur qui surveillent les habitudes de navigation des utilisateurs à des fins publicitaires ou d’analyse comportementale sans consentement explicite ;
- Les applications mobiles malveillantes qui accèdent aux données de géolocalisation, aux contacts et aux messages sans autorisation.
Bonnes pratiques
Faites un inventaire des outils de surveillance autorisés
Certains logiciels de surveillance, comme ceux de suivi du temps de travail ou de productivité, peuvent être détectés comme des spywares potentiels.
Pour empêcher l’anti-spyware de les bloquer, faites l’inventaire de tous les outils de surveillance et de télémétrie utilisés de manière légitime dans votre entreprise et ajoutez-les aux exceptions.
Intégrez également les solutions de gestion des appareils mobiles si vous avez une flotte de smartphones professionnels. Documentez clairement la raison d’être de chaque outil pour justifier son autorisation.
Créez une liste blanche pour les cookies essentiels
Certains cookies sont nécessaires au bon fonctionnement de sites web légitimes, comme ceux qui mémorisent le contenu d’un panier d’achat ou les préférences de l’utilisateur.
Pour éviter que l’anti-spyware ne bloque ces cookies et ne perturbe la navigation, créez une liste blanche qui intègre les cookies des domaines de confiance utilisés régulièrement par vos employés :
- Les sites web des fournisseurs de services Cloud utilisés par votre entreprise (Microsoft Office 365, Google Workspace, Salesforce) afin de préserver la connexion et les préférences utilisateur ;
- Les portails métiers comme celui de votre banque pour les opérations financières, de votre comptable pour la gestion de paie ou des administrations publiques (sécurité sociale, impôts) pour les démarches légales. ;
- Les sites e-commerce sur lesquels votre entreprise a un compte professionnel (fournitures de bureau, consommables informatiques) pour mémoriser le panier d’achat.
Auditez les extensions de navigateur
Les extensions de navigateur malveillantes sont un vecteur courant d’infection par des spywares. Elles peuvent enregistrer les saisies clavier, voler les mots de passe ou injecter de la publicité intrusive.
Pour vous en prémunir, faites un audit de toutes les extensions installées sur les navigateurs de vos employés.
Désinstallez celles qui ne sont pas essentielles ou qui proviennent d’une source inconnue. Gardez uniquement les extensions qui viennent de l’app store officiel du navigateur (Chrome Web Store, Mozilla Add-ons, Microsoft Edge Add-ons).
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