Le Réseau Téléphonique Commuté (RTC), c’est fini !
L’arrêt du Réseau Téléphonique Commuté (RTC) et des réseaux DSL a déjà commencé et s’achèvera en 2030. En cause : une infrastructure vieillissante et polluante, mais surtout une technologie obsolète.
Si les chefs d’entreprise reconnaissent volontiers les limites du RTC et les nombreux avantages de la fibre optique qui devrait le remplacer, ils se posent des questions sur la marche à suivre pour mettre en œuvre la transition.
On fait le point.
#1 Qu’est-ce que le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) ?
Le RTC est un système de communication traditionnel basé sur la commutation de circuits qui transmet la voix sous forme analogique via des lignes téléphoniques en cuivre, dont le déploiement a été réalisé par France Télécom
Son développement a commencé à la fin du 19e siècle, marquant une révolution sans précédent dans nos habitudes de communication par rapport au télégraphe électrique développé dans les années 1830.
Le déploiement du réseau cuivre dans l’Hexagone. Tout le territoire était couvert dès le début des années 1970. Pendant une trentaine d’années, ce réseau était exclusivement dédié aux télécommunications. A partir des années 2000, il a servi de support au haut débit internet, d’abord avec l’ADSL, puis avec la SDSL et la VDSL.
#2 Fin programmée du RTC : pourquoi le réseau cuivre pose-t-il problème ?
La fin programmée du RTC s’explique par des raisons techniques, économiques et socio-démographiques.
Le RTC ne répond plus aux besoins du tout-numérique
La commutation de circuits est limitée à une bande passante d’environ 3,1 kHz. Elle est parfaitement adaptée à la transmission de la voix, mais elle devient insuffisante pour les données à haut débit. Comparons le RTC à la fibre optique pour vous donner un ordre d’idée concret :
RTC | Fibre optique | |
Bande passante | La bande passante du RTC est d’environ 3,1 kHz, ce qui est suffisant pour transmettre la voix humaine, mais très limité pour d’autres types de données (navigation web, emails, téléchargements, uploads, visioconférence, streaming, VoIP, Cloud, etc.). | La fibre optique peut supporter une bande passante supérieure à 1 Terahertz (THz), soit plus d’un million de fois la bande passante du RTC. Elle permet de transmettre simultanément des millions de conversations téléphoniques, en plus de vastes quantités de données numériques. |
Débit de données | Les modems qui utilisent des lignes RTC atteignent au maximum 56 kilobits par seconde (kbps) sous des conditions idéales. Cette vitesse est insuffisante pour l’expérience digitale d’aujourd’hui. | Les connexions fibre optique affichent des vitesses allant de 100 Mbps à 1 Gbps pour les utilisateurs résidentiels et peuvent atteindre 100 Gbps ou plus pour les applications d’entreprise et les backbones de réseau. Là encore, c’est un million à un milliard de fois supérieur au débit maximum du RTC. |
Toujours sur le volet technique, le RTC ne peut pas gérer nativement la transmission de données numériques. C’est pourquoi il nécessite des modems pour convertir les signaux numériques en signaux analogiques et vice versa. Cette conversion entraîne une perte d’efficacité et limite la vitesse de transmission à 56 kbps au maximum pour les modems RTC standard.
Sur le plan économique, le réseau cuivre du RTC se détériore rapidement, notamment sous l’effet de la corrosion qui réduit la qualité de la transmission. Le réseau est aujourd’hui vieillissant et sa maintenance coûte plus de 500 millions d’euros par an (selon Bouygues Telecom).
L’empreinte environnementale du RTC
Il y a également une raison écologique à la disparition programmée du RTC. Le réseau nécessite en effet une infrastructure lourde :
- De nombreuses centrales de commutation pour connecter physiquement les appels entre les lignes téléphoniques. Chaque centrale contient plusieurs commutateurs électromécaniques (dans les systèmes anciens) ou électroniques ;
- Les signaux analogiques s’affaiblissent sur de longues distances. Pour maintenir la qualité des appels, le RTC utilise des répéteurs analogiques le long des lignes en cuivre pour amplifier les signaux ;
- Le réseau de lignes en cuivre lui-même est un équipement physique étendu qui nécessite maintenance et réparations régulières.
Les équipements numériques sont moins imposants, car ils utilisent des commutateurs dits « de paquets », plus compacts et plus efficaces sur le plan énergétique.
La fibre optique utilise des amplificateurs optiques (plutôt que des répéteurs analogiques) pour étendre la portée des signaux, ce qui est, là encore, beaucoup plus intéressant sur le plan économique et environnemental.
L’évolution de nos habitudes de communication
Aujourd’hui, 94 % des Français âgés de plus de 12 ans possèdent un téléphone mobile, dont 84 % qui possèdent un smartphone connecté à internet (selon ARCEP-Crédoc).
Le boom de ces dispositifs au début des années 2000 a entraîné une première remise en cause du RTC. Depuis, nos habitudes de communication et de travail ont continué d’évoluer, scellant définitivement le sort du RTC.
En plus des appels téléphoniques et des SMS (principalement utilisés pour les notifications des services en ligne et l’authentification à double facteur), nous réalisons des appels vidéo, nous envoyons des fichiers lourds, nous naviguons sur les réseaux sociaux, nous visionnons des vidéos et des flux en direct, nous collaborons à plusieurs et en temps réel sur des fichiers volumineux, etc. Le RTC ne peut pas supporter efficacement ces usages.
#3 Quel est l’état des lieux du RTC en France en 2024 ?
Lancé au printemps 2013, le plan France Très Haut Débit (THD) prévoit de raccorder tous les foyers à la fibre optique (FTTH et FTTO) d’ici 2025. L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a d’ailleurs annoncé la fermeture progressive du réseau cuivre entre 2023 et 2030. De son côté, Orange a cessé la commercialisation de nouvelles lignes analogiques.
Au niveau des entreprises, c’est un peu plus compliqué, car 45 % des structures sont abonnées à une téléphonie basée sur un réseau RTC, parfois en complément d’un réseau de fibre optique.
L’Arcep dénombre 7.5 millions d’abonnements RTC dans les entreprises, en baisse de 4 % sur un an (de 2020 à 2021, derniers chiffres en date).
#4 Fin du RTC : quelles conséquences pour les entreprises ?
Des centaines de milliers d’entreprises, essentiellement des TPE/PME, devront migrer à la fibre optique dans les prochaines années. L’impact ne se limite pas aux lignes téléphoniques, car le RTC couvre également les équipements de télésurveillance, certains terminaux de paiement, les alarmes intrusion et incendie et celles utilisées dans les ascenseurs, le fax et les machines à affranchir qui continuent de faire de la résistance.
Les entreprises doivent donc prévoir un budget échelonné sur les prochaines années pour mettre à jour ou remplacer certains équipements :
- Les PABX (autocommutateurs téléphoniques privés) doivent être mis à jour ou remplacés par des IPBX (Internet Protocol Branch Exchange) pour gérer la téléphonie sur IP ;
- Les systèmes téléphoniques basés sur le RTC doivent être remplacés par des systèmes compatibles avec la VoIP (Voice over Internet Protocol) ;
- Les fax, les terminaux de point de vente et les systèmes d’alarme qui dépendent du RTC doivent être remplacés ou adaptés pour fonctionner avec des technologies numériques ;
- Les réseaux internes doivent être adaptés pour supporter les données VoIP, ce qui peut nécessiter le renforcement du réseau LAN (Local Area Network) avec des commutateurs et des routeurs capables de gérer le trafic IP et de prioriser la voix sur les autres types de données (Quality of Service) ;
- L’installation de câblage Ethernet catégorie 5 ou supérieure peut être requise pour supporter les vitesses de données nécessaires à la VoIP ;
- Des solutions comme les adaptateurs de télécopie ATA (Analog Telephone Adapter) pour la conversion de fax analogique en données numériques ou des systèmes d’alarme IP peuvent être nécessaires.
#5 Passage du RTC au numérique : quelles opportunités pour les entreprises ?
La fin du RTC est vécue par de nombreux chefs d’entreprise comme une contrainte. Pourtant, le passage au numérique, notamment aux technologies de VoIP, présente de nombreuses opportunités :
- Communication unifiée : les collaborateurs qui utilisent plusieurs appareils (smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.) peuvent utiliser leur numéro de téléphone sur tous ces terminaux. Un collaborateur pourra donc recevoir ou passer des appels avec le même numéro, indépendamment de l’appareil qu’il utilise. La communication unifiée facilite la gestion des communications, assure une meilleure accessibilité et apporte une expérience utilisateur cohérente ;
- Clic to Call depuis PC : cette fonctionnalité permet aux collaborateurs de lancer des appels téléphoniques directement depuis leur ordinateur ou leur système CRM. Un simple clic sur un numéro dans une application ou une page web suffit pour initier un appel, ce qui optimise le temps, en particulier pour les équipes commerciales et de support client ;
- Réduction des coûts de communication : la transition vers la VoIP implique une baisse significative des frais de communication, notamment pour les appels internationaux qui sont alors acheminés via internet plutôt que par le réseau téléphonique traditionnel ;
- Flexibilité et mobilité : La VoIP permet aux collaborateurs de se connecter à leur système téléphonique d’entreprise en mobilité, tant qu’ils disposent d’une connexion internet (déplacement professionnel, télétravail, travailleurs détachés, etc.) ;
- Amélioration de la qualité des appels : la VoIP fournit une meilleure qualité de son que le RTC, avec moins d’interférences et une clarté sonore améliorée, pour peu que le débit internet soit élevé ;
- Intégration avec les systèmes d’entreprise : la VoIP permet une intégration fluide des appels avec les systèmes de gestion de la relation client (CRM) et les solutions collaboratives, ce qui permet d’accélérer les workflows.
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