On conçoit assez intuitivement que les industries lourdes, les transports, la construction ou encore l’énergie comme étant fortement émetteurs de gaz à effet de serre (GES). En réalité, l’informatique d’entreprise est bien positionnée dans la liste. Elle est même plus polluante que certains de ces secteurs.
Les entreprises qui souhaitent (ou qui sont légalement tenues) de mettre en œuvre une politique RSE ambitieuse peuvent commencer par leur parc informatique, un levier incontournable pour réduire leur bilan carbone. Décryptage…
Le parc informatique des entreprises et son impact sur l’environnement
Aujourd’hui, l’IT est responsable de plus de 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, soit plus que le secteur de l’aviation, pourtant tant décrié.
En moyenne, l’informatique et le numérique sont responsables de 25 % des émissions de GES dans les entreprises, avec un pic à 58 % dans le secteur des services. C’est pourquoi aucune politique RSE sérieuse ne peut être menée sans englober le parc informatique.
En France, la majeure partie (70 %) de l’empreinte carbone du numérique provient de la phase de fabrication des équipements IT (extraction de minerais, transformation, transport, etc.). L’achat neuf systématique est donc un véritable gouffre environnemental.
Ce constat est aggravé par le fait que seuls 17 % des déchets d’équipement électrique et électronique (D3E) finissent dans la bonne filière de recyclage. Pire : 60 % de ces déchets finissent dans des circuits d’enlèvement illégaux. En somme, nous perdons la trace de l’immense majorité des produits chimiques contenus dans ces équipements mis au rebut, avec toutes les conséquences que l’on imagine (pollution, maladies respiratoires, perte de biodiversité, etc.).
Les Data Centers arrivent en deuxième position et pèsent plus de 15 % dans l’impact environnemental du numérique en France. Malheureusement, peu d’entreprises, de la TPE à la multinationale, sont sensibilisées à cette problématique. Les collaborateurs créent et uploadent des quantités énormes de fichiers sur Google Drive, Microsoft OneDrive ou encore Dropbox sans jamais supprimer les documents obsolètes.
Green IT : quel intérêt pour l’entreprise ?
Le Green IT, ou informatique verte, désigne l’ensemble des pratiques visant à réduire l’empreinte environnementale des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’entreprise. Cette approche responsable se traduit par plusieurs bonnes pratiques, comme :
- L’achat responsable de matériel informatique ;
- Une politique d’extinction automatique des équipements pendant les périodes d’inactivité ;
- La dématérialisation pour limiter l’utilisation de papier ;
- Des partenariats pour le recyclage des équipements IT en fin de vie, etc.
Bien entendu, l’achat responsable n’implique pas seulement les dimensions environnementale, sociale et éthique. Les critères de choix financiers ont toute leur place (prix, qualité, performance, fiabilité…). Pour qu’il soit viable, l’achat responsable doit se justifier sur le plan économique.
Au-delà de la question éthique et de l’engagement en faveur de l’environnement, le Green IT se justifie d’un point de vue business à plusieurs égards.Au-delà de l’engagement
1. L’enjeu légal du Green IT
En France, comme partout dans les pays de l’OCDE, le cadre légal autour des questions de l’environnement, du sociétal et de la gouvernance (ESG) tend à se durcir.
Citons par exemple la directive européenne CSRD, qui impose aux grandes entreprises de réaliser un reporting de durabilité (ou reporting extra-financier) pour communiquer publiquement sur la façon dont leur activité affecte l’environnement et la société. Le parc informatique occupe une place importante dans ce reporting annuel qui sera exigé à partir de 2025 (au titre de l’exercice comptable 2024).
Conformément à la loi Anti-gaspillage et économie circulaire (AGIEC), le secteur public doit s’assurer qu’au moins 20 % de son parc informatique provient du réemploi et de la réutilisation de matériel (PC reconditionnés, matériel comportant des matières recyclées, etc.).
Les entreprises qui anticipent le très probable durcissement des lois sur l’informatique responsable pourront lisser leurs dépenses sur la durée et prendre une longueur d’avance sur la concurrence.
2. L’enjeu économique du Green IT pour l’entreprise
Selon les données du Forum mondial, l’achat responsable en matière d’IT peut réduire les coûts d’approvisionnement de 16 %. Un parc informatique vert permettra en effet de réaliser des économies substantielles :
- Un ordinateur certifié Energy Star consomme jusqu’à 35 % d’énergie en moins par rapport à un modèle standard ;
- Le coût de maintenance d’un ordinateur avec un bon indice de réparabilité est 20 % inférieur à celui d’un ordinateur peu ou pas réparable ;
- La mise en veille automatique peut économiser jusqu’à 900 € sur la facture électrique annuelle pour un parc de 20 ordinateurs ;
- Le recyclage de 20 ordinateurs économise 200 € de mise au rebut et évite à la planète plus de 4 tonnes de CO2.
3. L’enjeu « image de marque » du Green IT
Les entreprises qui intègrent des critères de durabilité dans les achats associés à leur parc informatique envoient un signal positif à leurs différentes parties prenantes, à commencer par leurs clients :
- Les consommateurs (dans le cas du B2C). Selon une étude GFK, 97 % des consommateurs français affirment avoir pris en compte le critère « Développement durable » dans leurs achats récents ;
- Les acheteurs (dans le cas du B2B). Selon une étude Bpifrance, 78 % des fournisseurs sont sollicités sur des questions RSE par leurs clients ;
- Les marchés publics et les appels d’offres imposent de plus en plus des critères RSE aux entreprises candidates. Une politique d’achat responsable peut faire la différence.
Notons enfin qu’une entreprise qui porte un engagement RSE fort aura moins de difficultés à attirer les meilleurs talents et à les fidéliser. Elle sera également plus attractive pour les investisseurs potentiels.
Green IT : 5 bonnes pratiques à déployer dans votre entreprise
1. Les labels, une boussole pour l’optimisation énergétique
Pour l’achat ou la location d’équipements informatiques, optez pour des produits certifiés ENERGY STAR, pour une efficacité énergétique supérieure aux produits standards.
En plus de l’aspect environnemental, l’utilisation d’équipements certifiés permet à l’entreprise de réaliser des économies significatives sur ses factures d’électricité dans un contexte de flambée des prix de l’énergie. La réduction de la consommation d’énergie se traduit par des coûts opérationnels réduits, ce qui améliore la rentabilité globale.
Imaginons une PME qui remplace 20 ordinateurs de bureau par des modèles certifiés ENERGY STAR. Supposons que chaque ordinateur non certifié consomme environ 250 kWh par an, tandis qu’un modèle certifié consomme 175 kWh. Avec un coût moyen de l’électricité de 0.15 € par kWh, l’économie réalisée serait de 225 € par an.
2. La mise en place d’un programme de recyclage des équipements informatiques
Vous pouvez établir un programme systématique pour le recyclage de tous les équipements informatiques en fin de vie (ordinateurs, moniteurs, serveurs et petits périphériques), en partenariat avec des recycleurs certifiés dans votre région.
En plus de contribuer à la protection de l’environnement, le recyclage des équipements informatiques permet à l’entreprise de bénéficier d’économies, soit par la vente de matériel obsolète à des entreprises de recyclage, soit par des baisses d’impôts. Cela renforce également l’image de marque de l’entreprise en tant qu’acteur responsable.
Supposons qu’une entreprise recycle 50 ordinateurs. En moyenne, le recyclage d’un équipement peut empêcher l’émission de 1.8 tonne de CO2, comparativement à l’extraction et à la fabrication de nouveaux matériaux. Cela signifie que le recyclage de 50 ordinateurs pourrait éviter l’émission de 90 tonnes de CO2.
Si l’entreprise reçoit une compensation de 20 € par ordinateur pour le recyclage, cela représente une économie directe ou un revenu complémentaire de 1 000 €.
3. Envisagez la location de votre matériel informatique
Il peut être intéressant d’opter pour la location plutôt que l’achat pour accéder aux dernières technologies sans engager des dépenses importantes et s’assurer que le matériel reste à jour.
La location réduit le besoin de produire de nouveaux équipements en prolongeant la durée de vie utile des appareils existants. On diminue ainsi la quantité de déchets électroniques générés et l’impact environnemental de la fabrication de nouveaux produits.
Les entreprises bénéficient de coûts prévisibles, d’une réduction des dépenses en capital et d’une simplification de la gestion des équipements. La maintenance et les mises à jour sont souvent incluses dans les contrats de location, ce qui réduit les coûts et les efforts de gestion du matériel informatique.
Attention : la location n’est pas systématiquement moins coûteuse que l’achat. Tout dépend du matériel envisagé, de la durée d’utilisation et des conditions de location.
4. Utiliser le Cloud de manière plus raisonnable
Les Data Centers consomment une quantité massive d’énergie pour le fonctionnement et le refroidissement des serveurs.
En optimisant l’utilisation des ressources Cloud, les entreprises peuvent contribuer à réduire la demande globale d’énergie des Data Centers et réduire indirectement les émissions de gaz à effet de serre. Les collaborateurs doivent être sensibilisées à quelques gestes simples qui font la différence :
- Limiter le nombre de copies d’un même fichier : uploader le fichier une seule fois et partager le lien avec les autres utilisateurs ;
- Supprimer les fichiers inutiles ou obsolètes pour éviter l’encombrement et la surconsommation d’espace de stockage ;
- Organiser les dossiers de manière à faciliter le tri et l’identification des fichiers redondants ou inutiles ;
- Configurer les services Cloud pour limiter les sauvegardes automatiques aux données essentielles.
5. Améliorer ses solutions collaboratives pour proposer du télétravail
Les solutions collaboratives numériques, notamment pour les visioconférences et les outils de gestion de projet en ligne, permettent aux collaborateurs dont le métier est « télétravaillable » de travailler à distance et de réduire ainsi le besoin de déplacements physiques au bureau.
En plus des avantages environnementaux, le télétravail permet à l’entreprise de réduire ses coûts opérationnels (moins d’espace de bureau nécessaire, réduction des frais de déplacement) et d’améliorer la satisfaction et la productivité des équipes.
Les solutions collaboratives permettent une communication fluide et un travail d’équipe efficace, indépendamment de la localisation des employés.
DFM, le partenaire des entreprises pour une IT responsable
La responsabilité environnementale et l’efficacité opérationnelle sont au cœur des préoccupations des entreprises. Fort d’un savoir-faire à 360°, DFM se positionne comme le partenaire privilégié pour l’ensemble de vos besoins IT (infogérance, impression, télécoms, accès à internet, sécurité des biens et des personnes, solutions collaboratives), dans le respect de vos engagements RSE.
La sobriété numérique est au cœur de notre action et se traduit par des économies chiffrées ainsi qu’une baisse du bilan carbone, à la fois mesurable et exploitable dans vos rapports RSE. Discutons de votre besoin !